mardi 15 juin 2010

877 - La poésie rongée par ses vers

La poésie de nos jours, surtout la poésie d'auteurs inconnus, est tombée en totale désuétude.

Par le simple fait que n'importe qui écrive de la poésie aujourd'hui, autant dire tout le monde, elle ne vaut plus rien. La poésie de nos jours ronronne. Et lorsque la rime pour se démarquer cherche à aboyer, hurler, rugir, elle ne fait que lamentablement braire : la corde poétique a été archi usée depuis un siècle. Ecrire en vers, c'est mal écrire.

Défenseurs des Lettres, au lieu de vous alarmer du déclin de l'intérêt du public pour les ouvrages de rimes, huez plutôt les derniers poètes qui s'ingénient à parasiter la littérature de leurs "admirables inspirations" couchées à travers recueils, feuillets et autres minces supports voués à une glorieuse mais -Dieu merci !- hypothétique postérité ! Compatissez au sort que réservent ces méchants poètes à leur lectorat sombrant dans une fatale léthargie au contact de leurs rêveries nombrilistes... La poésie en vers est bel et bien morte, et c'est tant mieux !

Le naufrage de cette poésie maintenue sous perfusion dans les cercles ultra confidentiels, autarciques et sclérosés n'en est que plus pathétique : chaque jour ressuscitée grâce au mirage de l'auto congratulation entre adeptes, elle perd progressivement en crédibilité.

La poésie, je veux dire la poésie versifiée, ne vaut rien si elle n'est pas baudelairienne.

Personnellement j'ai la décence et le bon goût de ne pas versifier afin de ne pas faire mourir d'ennui mes lecteurs. N'oublions pas que le versificateur se fait surtout plaisir à lui-même. J'ai compris depuis longtemps que la poésie versifiée ne valait rien si elle n'était pas baudelairienne. Ou hugolienne.

Bref, un Dupont qui versifie n'est qu'un tueur de poésie.

Le versificateur à notre époque n'est qu'une plume décidément bien légère cherchant à donner corps à ses jolies niaiseries et fausses profondeurs -qui ne sont que fosses- auprès d'un lectorat aussi minoritaire que complaisant. Je considère la poésie versifiée contemporaine comme de la masturbation littéraire dans sa grande majorité.

La vraie poésie versifiée est avant tout une technique. Elle doit se distinguer des poisseux, pesants, maladroits mouvements du coeur en mettant en avant le caractère aérien d'une technique parfaitement mâitrisée porteuse de messages limpides, essentiels, digestes et non pas remorquer de manière informe les surcharges de l'âme en proie à ses délires "nombrilistiques"...

L'authentique poésie est un dessert léger qui s'apprécie à petites doses (et encore, pas tous les jours !) au lieu de cette habituelle mélasse tantôt insipide, tantôt écoeurante.

En un mot, Verlaine ou rien !

C'est cela avoir le sens de la littérature et de la poésie : savoir se taire pour laisser les maîtres perdurer. Ce que je fais précisément en ne versifiant JAMAIS. D'autres l'ont fait avant moi bien mieux que je ne saurais le faire, alors pourquoi s'ingénier à faire moins bien ?

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xdt6ov_la-poesie-rongee-par-ses-vers-rapha_webcam

8 commentaires:

  1. La poésie:

    "Elle doit se distinguer des poisseux, pesants, maladroits mouvements du cœur en mettant en avant le caractère aérien d'une technique parfaitement maitrisée porteuse de messages limpides, essentiels, digestes et non pas remorquer de manière informe les surcharges de l'âme en proie à ses délires "nombrilistiques"..." Raphaël Zacharie de IZARRA

    Cher Raphaël, toujours la question de la forme, à condition qu'il y est un fond, La poésie, l'art pour chanter Dieu, pour chanter Princes et Rois, pour chanter "la fortune", pour chanter "les pauvres gens", pour chanter "soi", il faut choisir, et qui a envie, qui nécessite, d'être chanté, aujourd'hui ?

    Je vous remercie pour votre passage, sincèrement.

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  2. S'il vous plait d'écumer Google à des heures tardives pour y dénicher les quelques blogs de vos confrères, libre à vous, mais avant de cracher votre verve en copier-coller sur des textes qui répondent à vos pauvres mots clefs, sans prendre la peine d'en lire un seul ni d'y chercher une quelconque substance dans l'unique but d'y faire votre publicité, ne fait pas de vous un grand homme ni un grand philosophe. Votre parole n'est pas vérité, et vous avez raison, ne rimez pas, exercez votre style dans ce qui vous caractérise le mieux, l'orgueil et l'arrogance.

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  3. Abys,

    Je ne suis ni un homme ni un philosophe : je suis un enfant et une plume.

    Raphaël Zacharie de IZARRA

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  4. Il me semble malheureusement que vous ayez perdu votre innocence sur les courbes acerbes de votre plume... Mais je me permets cependant de rappeler à votre mémoire ces quelques mots d'un illustre poète que j'affectionne et pour lequel il me semble que vous portez le même respect : "L'artiste, le vrai artiste, le vrai poète, ne doit peindre que selon qu'il voit et qu'il sent. Il doit être réellement fidèle à sa propre nature." En ce sens, vous y réussissez très bien.

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  5. Abys,

    Au nom de la pureté de la poésie il y a eu trop d'abus, de niaiseries et d'imbécillités. La poésie ne doit pas être rabaissée au niveau des délires et lourdeurs dupontesques mais élevée à des hauteurs invariablement éthéréennes.

    La poésie a trop souvent servi de prétexte aux ânes pour les faire braire.

    Raphaël Zacharie de IZARRA

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  6. Eh bien, pardonnez-moi de n'être qu'une ânesse parmi tant d'autre qui se fait un plaisir de braire, ne vous en déplaise.

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  7. Abys,

    Je vous pardonne.

    Raphaël Zacharie de IZARRA

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  8. L'aube amène son teint et de son air si sage
    Caresse ton visage au souvenir d'enfant
    Un mouvement qui sourit et comme il se défend
    D'un coup d'aile tu l'emmènes au fil de son passage

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