Jennifer est un produit.
Dix-huit ans, jolie, vulgaire, sotte, inculte, elle a décidé de s'épiler, devenir blonde, se faire réduire le volume mammaire, remodeler les pommettes et gonfler les lèvres.
Banal.
Après six mois de travaux forcés mais nécessaires sur son corps juvénile et sa face de "dindonnette" caquetante, Jennifer est enfin devenue comme elle le souhaitait, c'est-à-dire uniforme, incolore, aseptisée, insipide, "poulaillère".
Bref, sans intérêt. Cela dit sa cervelle n'a pas bougé.
Jennifer est très fière : elle a accédé à une forme contemporaine de laideur populaire, certes démocratique mais qui n'est pas pour autant à la portée de toutes les finances...
Depuis ses multiples passages sous le scalpel de son "artisan esthéticien" et après s'être durablement endettée, Jennifer est donc devenue blonde, moche, maigre, malade.
Mais heureuse.
D'autant plus heureuse que son bonheur est contrefait lui aussi, dans les règles de l'art...
Enfin presque heureuse... En effet, il ne lui reste plus qu'à se faire sculpter les fesses en forme de coeur retourné et que sur ce nouveau cul charcuté son string soit bien visible derrière son jean-taille-basse afin de ressembler encore plus à sa chanteuse préférée du moment pour que son bonheur soit vraiment parfait.
Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres.
évocateur, acéré et très bien écrit
RépondreSupprimerN