Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres.
mardi 15 mai 2007
80 - Huit ans et sotte
Ma nièce âgée de huit ans m’avait envoyé de sa plage bretonne une carte postale représentant "Mickey-Mouse". Ma réponse fut prompte et expéditive.
Mademoiselle ma nièce,
J’ai bien eu réception de votre missive. Je n’ai cependant pas eu l’heur d’y lire quelque macabre référence à de morte carnation, comme Mademoiselle votre aînée l’avait si bien fait lors de sa précédente lettre. Pas le moindre cadavre sous votre molle plume, pas même un seul propos scatologique, alors qu’ordinairement vous êtes si prolixe en la matière... Rien que des niaiseries propres aux gens de votre espèce, rien que des banalités inspirées par l’âge puéril. Vous me décevez.
Et votre carte représentant cet ignoble personnage de Mickey, à la fois tangible et virtuelle incarnation de ce que la culture yankee fait de pire, objet de culte idolâtré de manière uniforme et imbécile par tous les petits futurs abrutis du monde entier, et surtout vecteur commercial à l’échelle mondiale de la civilisation du hamburger, sachez que c’est pour me franchement déplaire !
Vous vouliez sans doute me séduire. C’est l’inverse qui s’est produit. Petite sotte ! Croyez-vous donc que l’on charme de la sorte un bel esprit ? Avec des objets communs vous voulez éblouir une étoile... Vous êtes réellement naïve. Naïve et décidément bien sotte. Retournez donc à vos dînettes, Pokémont, poupées Barbie et autres mièvrerie monnayables.
En ce qui concerne votre sotte allusion à mes conquêtes, en particulier cet hyménée que vous évoquez de manière effrontée dans votre carte postale, il n’a de réalité que dans votre inepte cervelle de moineau. Nul commerce suspect ne me lie à cette épouse et mère de famille que vous avez désignée. Seuls d’honnêtes, de chastes échanges se font de temps à autre entre elle et moi, et toujours à travers la plume, rien qu’à travers la plume. N’allez pas imaginer quelque intrigue romanesque douteuse entre cette épistolière et moi.
J’oubliais. Votre dessin est réellement insane. Vous n’avez décidément aucun talent ma pauvre ! Une sorte de maison, un vague personnage, Dieu que tout cela est pauvre ! Que c’est commun ! Vous avez une bien piètre imagination mon enfant... Et je dois dire que les commentaires accompagnant votre «chef-d’œuvre» sont à la mesure du trait de votre pinceau : affligeants. Vous n’avez vraiment aucun avenir dans l’expression artistique. Je ne vous encourage pas à poursuivre dans cette voie-là Mademoiselle. Par contre vous pouvez toujours m’écrire, je ne manquerai pas de remettre à leur place les sales gamines de votre genre.
Allez à présent patauger dans votre bac à sable mazouté avec les cormorans. Vous aurez l’air d’un drôle d’oiseau à la vérité !
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